Ne pas "passer lentement" à la course pieds nus

Plus vous passez de temps autour de la course pieds nus et de la course minimaliste - plus vous lisez d'articles dans les magazines et les journaux, plus vous entendez d'interviews de médecins ou de coureurs, plus vous voyez d'histoires dans les journaux télévisés, plus vous voyez de sites Internet à ce sujet, plus vous entendez de recherches à ce sujet - plus vous entendrez souvent un avertissement particulier.

En fait, si l'article est favorable à la course pieds nus, vous l'entendrez comme une recommandation. Si l'article est contre la course pieds nus, il s'agira d'un avertissement.

Et cette instruction/précaution est la suivante :

Passez à la course pieds nus LENTEMENT. Si vous faites la transition trop rapidement, vous vous blesserez.

Il est vrai que, même sur ce site, je dis quelque chose qui pourrait sembler similaire sur la façon de commencer à courir pieds nus.

Mais se concentrer sur la rapidité ou la lenteur de la transition, c'est passer à côté de l'essentiel. Courir pieds nus en toute sécurité et avec plaisir n'a rien à voir avec le fait qu'il vous faille un jour, une semaine ou un an pour le faire. Il s'agit de savoir COMMENT vous faites la transition, et non de savoir COMBIEN de temps il vous faut pour la faire.

Il s'agit d'une question de forme et de fonction, et non de secondes à l'horloge.

En d'autres termes, la clé de la course pieds nus réside dans le respect de quelques règles :

  • Lorsque votre pied touche le sol, il doit être presque directement sous votre corps. Ne "surestimez pas". En d'autres termes, ne tendez pas le pied devant vous pour atterrir. De nombreuses personnes qui ont couru avec des chaussures rembourrées, à mouvement contrôlé, ont déjà un pied trop large, tendant le talon et atterrissant sur une jambe presque tendue. Certaines personnes enlèveront leurs chaussures et continueront à faire la même chose, mais en pointant leurs orteils pour atterrir sur l'avant-pied. D'autres, qui n'ont pas l'habitude de marcher sur la pointe des pieds avec des chaussures, entendent dire qu'il faut se poser sur l'avant-pied lorsqu'on court pieds nus, et se mettent à marcher sur la pointe des pieds pour y parvenir. Quoi qu'il en soit, le fait d'atterrir sur l'avant-pied, avec le pied devant le corps, exerce une pression supplémentaire sur l'avant-pied et peut entraîner des problèmes ou des blessures. Surtout si vous avez une mentalité de "pas de douleur, pas de gain" et que vous considérez l'inconfort comme quelque chose que vous devez simplement surmonter.
  • Concentrez-vous sur l'utilisation de moins d'énergie et d'efforts. Par exemple, au lieu de vous pousser du sol avec vos pieds/orteils, soulevez votre pied du sol en fléchissant la hanche. Pousser sur le sol demande BEAUCOUP plus d'efforts aux muscles du mollet qu'il n'en faut. De même, si vous pensez que vous devez rester sur vos orteils et ne jamais laisser votre talon toucher le sol, ce qui n'est pas vrai, vous solliciterez votre tendon d'Achille plus que nécessaire. De nombreuses personnes confondent la douleur qu'elles ressentent au niveau du mollet et de l'achille lorsqu'elles font trop d'efforts avec le fait d'avoir les mollets et l'achille serrés. Croyez-moi, 99 fois sur 100, la douleur au mollet ou au tendon d'Achille est un problème d'effort, pas un problème de tension. Et, croyez-moi encore, vous n'êtes probablement pas le 1 sur 100 pour qui ce n'est pas le cas.
  • Plutôt que d'"atterrir" sur vos pieds, considérez vos pieds comme quelque chose qui ne touche le sol que le temps nécessaire, et déplacez-les à la vitesse à laquelle vous vous déplacez sur le sol. Vos pieds doivent toucher le sol plus comme une roue qui roule dessus que comme un bâton que l'on plante et que l'on retire.
  • Beaucoup d'autres instructions sur la façon de courir pieds nus ne sont en fait que des indications pour vous aider à placer correctement vos pieds et à faire moins d'efforts. Par exemple, l'idée qu'il faut courir à 180 pas par minute n'est pas un chiffre magique. C'est le fait d'augmenter votre cadence qui vous permet de placer plus facilement vos pieds sous votre corps, à la bonne vitesse et avec moins d'effort. Vous ne pouvez pas "planter" vos pieds s'ils n'ont pas de temps à passer sur le sol. De même, les coureurs pieds nus qui réussissent recommandent de courir sur une surface DURE et lisse... la raison en est que vous obtenez plus d'informations en courant sur une belle route ou une piste cyclable qu'en courant sur l'herbe (en outre, il peut y avoir des choses cachées dans l'herbe sur lesquelles vous ne voulez pas marcher).
  • AMUSEZ-VOUS... si vous vous contentez d'enchaîner les kilomètres, il est presque garanti que vous tomberez dans une mauvaise forme et que vous augmenterez vos risques de blessure.

Le temps qu'il vous faut pour apprendre à suivre ces règles est propre à chacun. Pour certains, cela ne prend pas de temps parce qu'ils fonctionnent déjà de la manière que j'ai décrite. Pour d'autres, cela prend plus de temps, car il s'agit d'apprendre une nouvelle compétence - et les gens n'apprennent pas tous au même rythme.

Mais si vous vous concentrez sur le temps qu'il vous faut pour effectuer le changement, vous ne vous concentrez pas sur la bonne chose. Si vous pensez qu'il suffit d'accumuler les heures jusqu'à ce que vous soyez soudainement un coureur pieds nus performant, vous risquez de ne jamais faire les ajustements de forme qui vous permettront d'obtenir ce que vous voulez.

D'un autre côté, si vous faites attention aux choses correctes, aux choses importantes, à votre forme... cela pourrait accélérer votre temps de transition de façon spectaculaire. Soyez attentif à vos sensations - si vous avez mal, consultez les conseils ci-dessus et essayez quelque chose de différent jusqu'à ce que vous n'ayez plus mal. Pas de douleur, GAIN.

Éteignez l'horloge et allumez votre conscience et vous vous amuserez à courir pieds nus en un rien de temps.

 

Le contenu de ce billet ne constitue pas et n'est pas destiné à se substituer à un avis médical professionnel, à un diagnostic ou à un traitement. Demandez toujours l'avis d'un médecin ou d'un autre professionnel de la santé qualifié pour toute question ou préoccupation concernant votre santé ou un problème médical.

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